______________________________________TEXTES______________________________________ ______QUESTIONS/REPONSES AVEC ENRIQUE JEZIK________________ ___LA SÉCURITÉ C'EST LE CONFORT MODERNE ____________________ ____________AUTO-DÉFENSE / LOGIQUE DE GUERRE _ ___FILIATION ET COMPLEXE FREUDIEN_________________ Cette lettre est la réponse envoyée à l¹Autre site (http://www.lautresite.com), une revue de poésie politique belge qui avait montré de l¹intérêt pour écrire un article sur la mise en ligne du catalogue raisonné de l¹oeuvre de Jean Raine. SITE J.R. Je suis ravi que cela vous ait plu. Il me semble que l'importance de l'oeuvre picturale et littéraire de Jean Raine ne fait aucun doute, mais je suis mal placé (étant son fils) pour en faire la promotion. Certes, je la connais sur le bout des doigts mais peut-être ai-je un manque de recul ? Ma seule certitude est que sa pensée libertaire a forgé ma manière d'appréhender le monde. Les récentes recherches que j¹ai effectuées sur internet(1) autour de ses amitiés, connaissances, centres d¹intérêt, dans le but de faire la promotion de ce catalogue raisonné m'ont conduit vers les terrains où j'évolue depuis plusieurs années. Sans que jamais ne soit formulée une appartenance à une quelconque famille autre que le surréalisme ou plus justement le « subréalisme » (il se défendait même d'avoir jamais été COBRA) ses pas nous emmènent, au rythme de la promenade, vers l'I.S. ou les Anarcho-patissiers, Pieds Nickelés et autres punks libertaires(2). Son agoraphobie réelle ou fictive ne l¹a jamais empêché de multiplier les rencontres. Amateur éclairé dans de nombreux domaines, ayant toujours refusé le travail(3), il aura sans doute failli dans son désir d'être totalement improductif, son site web(4) en témoigne. Je regrette un peu que la Belgique ne s'enorgueillisse pas plus d'avoir enfanté un personnage de sa trempe. Pierre Raine Et pour bien le situer, je le cite : « il faut me considérer dans ma vie ma pensée et mon oeuvre comme fondamentalement surréaliste. Dès 1946, (je suis né en 1927), je reconsidérai avec Breton le problème de l'acte automatique, au "merveilleux" duquel aspire la création. Breton avait fait un constat : celui de l'infortune continue de l'écriture automatique, non seulement en littérature mais plus encore en peinture. De ces discussions, j'avais conclu qu'il fallait reconsidérer le problème et ne pas désespérer(5). A cet égard, Cobra fut d'une énorme importance. Ce mouvement débouchait sur une libération qui permettait l'exercice d'une spontanéité compatible avec une prospection de l'inconscient. [...] On sait que je peins(6) essentiellement dans des états de médiumnité, souvent chèrement conquise, payant comme Baudelaire et bien d'autres mon tribut a l'alcool et atteignant à un véritable dédoublement de ma personnalité. Je dis volontiers que l'on n'atteint ses profondeurs, pour autant qu'elles existent, que par effraction violente de son être. » Jean Raine, 1980 (1)« Pour une liberté qui dure », 1956 (2)« Culture politique et politique culturelle » ou la révolte de « l' anarchiste-libéral-indépendant », 1969 (3)« Lettre au percepteur des impôts directes et indirectes », 1961 (4) Catalogue raisonné (5)« De l¹automatisme », 1984 (6)« Un propos ayant le dessin pour objet », 1951 |